Le mois d’octobre nous offre 1h de temps en plus ! Et si nous en profitions pour lire la proposition de Sébastien Soriano « Briser le monopole des BigTech, réguler pour libérer la multitude » ?

Car nous sommes tous responsables de cette super puissance des GAFAMI en leur laissant la porte grande ouverte vers notre moi le plus intime. Ils nous connaissent mieux que notre meilleur ami, anticipent tous nos désirs, parfois les créent, et nous offrent des services gratuits tellement géniaux…

Dans le meilleur des cas, nous consentons à ce « pacte faustien » par faiblesse, mais le plus souvent, nos concitoyens n’ont pas même conscience du rapport de force inégal qui se joue. Car cette domination n’est pas prête de s’interrompre : la donnée nourrit la performance qui entraîne du trafic qui permet de collecter encore plus de donnée… Or tant sur le plan économique, en évinçant des petits acteurs leviers d’innovation, que philosophique, en contrôlant l’espace public en ligne et potentiellement en « pilotant » nos libertés individuelles, le big tech est en train de façonner une civilisation, selon sa propre vision. Et son appétit n’est pas prêt de s’arrêter : Google cherche désormais à dominer le monde « physique » en développant une expertise d’aménagement urbain (projet du smart quartier Quayside à Toronto qui permettra de collecter encore plus de données via des capteurs !).

Pour réguler, il faut contraindre, afin de renverser la relation de souveraineté sur les données, aujourd’hui concentré entre les mains de quelques uns. N’est-ce pas le rôle de la puissance publique de défendre l’intérêt général, « ce qui est pour le bien public », à la fois expression des intérêts des individus qui composent la nation et intérêt propre à la collectivité qui transcende celui de ses membres ? Pour autant, pour réguler, faut-il encore comprendre l’enjeu qui se joue, ce qui pose clairement une sensibilisation de nos dirigeants à cette question peu abordées dans les différents comités stratégiques !